Vanda de Marion Brunet, Éditions Albin Michel, 2020

Je me souviens encore de ma lecture du roman Dans le désordre de Marion Brunet, c'était un texte percutant que je vous invite vivement à lire.

Avec Vanda, l'auteur confirme la puissance de ces récits, ils sont forts et percutants. Vanda est une jeune femme qui ne rentre pas dans les cases, elle vit dans un cabanon, elle travaille, mais ce n'est clairement pas un choix, elle a besoin d'argent, on sent qu'à tout moment elle peut exploser.

Mais Vanda est surtout une maman, elle est mère d'un petit garçon très intelligent et ils s'aiment coûte que coûte.

C'est un amour intense et fou.

Elle a choisi de vivre sa vie avec beaucoup d'indépendance et a décidé de ne pas prévenir le père de Noé de cette grossesse.

Et un jour, lors du décès de sa mère, Simon va apprendre qu'il est père d'un petit garçon de six ans, il va être chamboulé et il va décider de faire partie de la vie de son petit. Sauf qu'il est loin de s'imaginer ce que cette décision va impacter l'équilibre précaire de Vanda, de son petit et surtout sa vie à lui.

Cette fin est totalement bouleversante, marquante et émouvante.

Ce que j'apprécie également avec la plume de Marion Brunet, c'est la rencontre avec les autres personnages, je pense à Magalie par exemple, finalement il n'y a pas vraiment de personnages secondaires dans ces textes, ils ont tous quelques choses à nous raconter.

Vanda m'a fait penser à des femmes que j'ai rencontré lors de mes lectures des romans de Gérard Mordillat ou encore Saphia Azzeddine, elles ne lâchent rien, elles vont se battent et vivent la vie comme elles en ont envie.

L'habit ne fait pas le moineau de Zoe Brisby, Éditions Gabelire, 2020

J'ai eu un coup de cœur pour ce roman, je me suis régalée. Zoe Brisby nous propose de suivre Alex, un jeune de 25 ans, dépressif. Il va décider de se rendre à Bruxelles, le trajet étant cher pour un étudiant, il décide de s'inscrire sur un site de covoiturage. Dès les premières lignes le ton est donné, on le suit en train de rédiger son profil, c'est drôle et frais. Puis, on va découvrir le profil de Max, personnage âgé de 95 ans qui a décidé de se suicider.

L'habit ne fait pas le moineau et cette rencontre improbable entre ces deux personnages. Le covoiturage n'était pas gagné car, ils ne s'attendaient pas à cette rencontre.

On va suivre Alex et Max sur les routes direction Bruxelles, mais bien plus qu'une ville, la direction qu'ils ont en commun est la vie. Et on peut dire que les routes vont être semées d’embûches. Puisque rapidement Max va être recherché par la maison de retraite. Et Alex va donc se retrouver malgré lui coupable d'un kidnapping, il va être recherché et les médias vont s'en donner à cœur joie.

J'ai adoré le caractère franc, brut de décoffrage de Max, ce personnage à une façon bien à lui d’utiliser les expressions de la langue française. Préparez-vous à rire !

J'ai aimé la façon de traiter de nombreux sujets avec légèreté. C'est un texte où espoir, joie et vie se rencontrent pour le plus grand bonheur des lecteurs. Je sais déjà qu'il va être dans la hotte du père Noël...

Et sans hésitation je compte bien découvrir le syndrome de l'hippocampe, le dernier roman de Zoe Brisby.

Un crime sans importance de Irène Frain, Éditions du Seuil, 2020

Quel récit, l'auteur nous raconte l'histoire de la disparition de sa sœur. Et malgré la distance qui peut s'installer entre des êtres chers, les sentiments sont toujours forts et présents. Impossible de rester insensible à ce texte. À l'âge de soixante-dix-neuf ans, Denise a été agressée à son domicile. Et malheureusement elle va décéder de ces blessures quelques semaines après à l’hôpital.

Impossible pour une sœur de rester dans l'incertitude, de ne pas savoir ce qui s'est passé le samedi 8 septembre. En lisant un crime sans importance, on va se rendre compte des incohérences entre la justice et la police, au fur et à mesure des pages on sent que l'affaire n'avance pas, on a l'impression que l'on ne sera jamais ce qui s'est véritablement passé.

On pourrait croire à un roman policier sauf que l'histoire est réelle. On ressent et partage la colère, la rage de l'auteur, elle ne va rien lâcher afin de découvrir la réalité.